Facturation électronique 2026-2027 : Quel impact pour les TPE et PME

La facturation électronique va devenir une obligation pour toutes les entreprises françaises assujetties à la TVA. Derrière cette réforme se cache un véritable bouleversement pour les TPE, PME et auto-entrepreneurs : nouveaux outils, nouvelles obligations et nouveaux processus à anticiper. Que vous soyez dirigeant d’une petite entreprise ou indépendant, voici le guide complet pour comprendre et vous préparer.


Qu’est-ce que la facturation électronique ?

La facturation électronique ne se limite pas à envoyer une facture en PDF par email. Il s’agit d’un processus dématérialisé intégral où les factures sont émises, transmises et reçues sous un format structuré (comme Factur-X ou UBL), directement exploitable par les logiciels comptables et l’administration fiscale.

Concrètement, chaque facture électronique contient des données normées qui permettent un traitement automatisé et une transmission rapide à l’État via des plateformes certifiées.

e-Invoicing vs e-Reporting : quelles différences ?

  • e-Invoicing (facturation électronique) : obligatoire pour les transactions B2B en France. Elle couvre l’émission, la transmission et la réception de factures électroniques.
  • e-Reporting : concerne les transactions B2C ou internationales non couvertes par l’e-Invoicing. Certaines données de transaction doivent être transmises à l’administration fiscale.

Pourquoi cette réforme ? Quel impact sur les commerçants ?

Avantages

Aujourd’hui, la majorité des entreprises en France utilisent encore un système de facturation traditionnel : édition de factures papier ou PDF, envoi par email ou courrier, puis transmission manuelle des déclarations à l’administration fiscale. Ce processus, souvent chronophage et source d’erreurs, nécessite une vigilance constante pour éviter les oublis ou incohérences lors des déclarations de TVA.

Avec la généralisation de la facturation électronique, tout change. Les factures seront désormais émises et transmises via des plateformes certifiées, directement connectées à l’administration fiscale. Résultat : un échange automatisé, une traçabilité accrue et une réduction significative des tâches administratives pour les entreprises. Ce nouveau système permet de sécuriser les données, de simplifier la gestion comptable et de limiter les erreurs qui peuvent coûter cher.

Le principal objectif de la réforme est la lutte contre la fraude à la TVA, mais ça aura des avantages pour les entreprises, tels que :

Simplifier les obligations fiscales pour les entreprises

Accélérer les délais de paiement et améliorer la trésorerie des TPE/PME

Moderniser l’économie française en digitalisant les échanges commerciaux

Inconvénients

La réforme de la facturation électronique, bien que présentant de nombreux avantages à long terme, peut effectivement avoir un impact négatif et des contraintes pour les commerçants qui bénéficiaient d'une certaine liberté dans la gestion et la déclaration de leurs factures. Voici les principaux points :

  • 1. Perte de flexibilité dans la déclaration et le traitement :
    • Déclaration "au fil de l'eau" et visibilité accrue pour l'administration : Le système de facturation électronique implique une transmission des données en temps quasi réel à l'administration fiscale (via les Plateformes de Dématérialisation Partenaires - PDP ou le Portail Public de Facturation - PPF). Cela signifie que les commerçants n'auront plus la même latitude pour "gérer" les délais de déclaration de leurs transactions ou ajuster leurs flux de TVA au dernier moment. Les informations sur l'émission, la réception et même le paiement des factures seront instantanément disponibles pour l'administration.
    • Fin du "facturier papier" et des outils basiques : Les commerçants qui utilisaient des facturiers papier, des fichiers Excel, Word ou des logiciels de facturation basiques non connectés devront impérativement s'équiper de solutions compatibles avec la réforme. Cela implique une perte de la simplicité et de la flexibilité des méthodes manuelles.
  • 2. Coût et investissement initial :
    • Choix et coût d'une PDP : Les commerçants devront choisir et s'équiper d'une Plateforme de Dématérialisation Partenaire (PDP) ou utiliser le Portail Public de Facturation. Si le PPF est gratuit, les PDP privées, bien qu'offrant plus de services, peuvent représenter un coût supplémentaire, même pour les options les plus basiques adaptées aux micro-entreprises.
    • Adaptation des systèmes informatiques : Les entreprises devront s'assurer que leurs systèmes comptables et ERP sont compatibles avec les nouvelles exigences. Pour beaucoup de petits commerçants, cela peut nécessiter l'acquisition de nouveaux logiciels ou la mise à niveau de l'existant.
    • Temps d'adaptation et de formation : La mise en place de ces nouveaux processus implique une phase d'apprentissage inévitable et potentiellement une perte de productivité temporaire. Le personnel devra être formé aux nouvelles méthodes de travail, ce qui peut générer une résistance au changement.
  • 3. Complexité et sanctions :
    • Respect des formats et mentions obligatoires : Les factures devront respecter des formats structurés spécifiques (Factur-X, UBL, etc.) et inclure de nouvelles mentions obligatoires (numéro SIREN, nature des opérations, etc.). Le non-respect de ces exigences peut entraîner des amendes (15€ par facture non conforme, plafonné à 15 000€ par an ; 250€ par transaction non déclarée pour l'e-reporting, plafonné à 15 000€ par an).
    • Dépendance à la connexion internet : La gestion des factures deviendra totalement dépendante d'une connexion internet stable, ce qui peut être une contrainte dans certaines zones ou en cas de panne.
    • Risques de non-conformité : Ne pas être prêt à temps peut entraîner la non-réception de factures fournisseurs, des difficultés à facturer les clients, une perte de compétitivité et des sanctions financières.

Qui est concerné par la réforme ?

Avec la réforme de la facturation électronique, toutes les entreprises assujetties à la TVA et ayant leur siège ou un établissement en France sont concernées. Cela inclut aussi bien les grandes entreprises que les PME, TPE et micro-entrepreneurs, même ceux bénéficiant de la franchise en base de TVA.

Concrètement, si votre activité génère des opérations soumises à la TVA, vous devrez être en mesure de recevoir et d’émettre des factures électroniques selon le calendrier établi.

  • Auto-entrepreneurs et micro-entreprises (même en franchise de TVA)
  • PME, ETI et grandes entreprises
  • Entreprises bénéficiant de l’ACRE ou d’autres régimes

À noter : les entreprises exonérées de TVA pour la totalité de leurs activités (par exemple certaines professions médicales ou associatives) ne sont pas directement concernées pour leurs opérations exonérées, mais elles le seront pour celles qui restent soumises à la TVA.

Qui n’est pas concerné ?

  • Entreprises exclusivement exonérées de TVA
  • Entreprises dans les DOM-COM (Guyane, Mayotte)
  • Associations non assujetties à la TVA
  • Particuliers et professionnels étrangers sans établissement en France

Bon à savoir : La distinction entre assujetti, redevable et exonéré à la TVA est cruciale pour déterminer vos obligations.


Calendrier de mise en œuvre : quelles dates clés ?

Date Obligation
Mars 2025 Ouverture de l’annuaire des entreprises
1er sept. 2026 Réception obligatoire pour toutes les entreprises et émission pour grandes entreprises et ETI
1er sept. 2027 Émission obligatoire pour TPE, PME et auto-entrepreneurs

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